Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d'amélioration des conditions d'exercice des libertés publiques au Cameroun (PACEL), notamment dans sa composante relative à l'implication des Points focaux Droits de l'homme des administrations publiques dans la promotion et la protection des Droits de l'homme, la Commission des Droits de l'homme du Cameroun (CDHC), avec la collaboration du Ministère du travail et de la sécurité sociale (MTSS) représenté par son point focal, M. Martin MENDJANA, a effectué une descente d'investigations à Dangote Cement Cameroon du 21 au 23 octobre 2020. La mission était conduite par le Président par intérim de l’INDH du Cameroun, le Professeur James MOUANGUE KOBILA.
En effet, le Président de la CDHC avait reçu une alerte d'un des employés d'un sous-traitant de l'entreprise Dangote Cement Cameroon qui dénonçait des violations massives des Droits des travailleurs, notamment leur Droit à la rémunération. La mission décidée par le Professeur James MOUANGUE KOBILA visait à apprécier la réalité du respect des Droits de l'homme parmi les sous-traitants de l'entreprise Dangote Cement Cameroon suite à une alerte reçue par le Président de la CDHC.
Les résultats de cette mission, en terme de protection des Droits de l'homme, sont probants.
Avant la mission d’investigations, les membres du personnel des sous-traitants de l’entreprise Dangote cement Cameroon percevaient une rémunération mensuelle irrégulière de cinquante-un mille (51 000) FCFA, soit seulement trois semaines de travail payées sur les quatre effectuées, et le travail dominical n’était pas rémunéré.
Après le passage de la CDHC à Dangote Cement Cameroon, les salaires des travailleurs ont été revus à la hausse et payés sur une base mensuelle régulière du 1er au 30 de chaque mois à la hauteur de quatre-vingt-un mille (81 000) FCFA, soit une hausse du salaire mensuelle de trente mille (30 000) FCFA. Pour ceux qui font des heures supplémentaires, le salaire mensuel est passé à quatre-vingt-treize mille (93 000) FCFA, soit une hausse de quarante-deux mille (42 000) FCFA.
En outre, un système de vérification de l’effectivité du paiement a été mis en place et trois sous-traitants jadis mis en cause ont été changés par la direction de Dangote cement Cameroon, pour tenir compte des recommandations de la CDHC visant à améliorer le respect des Droits des travailleurs.
À travers cette démarche d’investigations conjointes avec les Points focaux Droits de l’homme, la CDHC renforce son positionnement comme le partenaire technique majeur des Administrations publiques dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques en matière de Droits de l’homme.
À titre de rappel, le Projet PACEL comporte trois axes :

  1. - le renforcement de la participation des OSC aux actions et processus de promotion et de Protection des Droits de l’homme;
  2. - la mise en place d’un observatoire des Libertés publiques au Cameroun (OLPC ) qui compte à ce jour 241 OSC;
  3. - le renforcement de la collaboration des administrations publiques, à travers l'institution des Points focaux, dans la promotion et la défense des Droits de l'homme.